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mardi, octobre 28, 2003

J’aimerai te parler en étant bourré et faire de jolies phrases, mais il faudrait pour cela déménager ( appelé aussi Monsieur Sanson) 




Qui peux encore dire que la vie des Libertines ne ressemble pas à un histoire de Grant Morrison ?

Dernier regard dehors, focus sur la rue à travers la baie vitrée, et en revenant à moi, il y avait un œil qui m’observait. C’était le reflet de mon visage, de mon œil, dans la vitre, et c’était aussi quelqu’un d’autre, derrière moi, forcément. Je ne me reconnais plus en ce moment. Dans cette même vitre, je croyais également reconnaître son visage ( je m’étais promis de ne plus parler d’elle), ses joues, tous ces traits qui me souriaient, et ce n’était que moi qui levait la tête en pensant à elle. Voilà où j’en suis, à comprendre d’un coup ce que ces yeux avaient de spéciaux, le premier jour, et dans la voiture, sous la pluie, c’était mes yeux. Nous étions fait l’un pour l’autre à cause de ça, comme Pete et Carl, mais en hétéro.


L’après-midi à écrire celine, d’une manière non conventionnelle et efficace j’espère, je dois encore tout inventer pour cela, il n’y a aucune excuse pour échouer, il faut réussir, réussir là ou le reste n’était qu’essais. Un verre de rouge de table, un extrait de la lettre à Elise derrière, en boucle, alors peut-être que c’est trop proche d’Elephant. Peut-être pas.

Effet de cinéma : ouvrir la porte du balcon, la lettre à Elise en fond depuis une heure, et sortir, voir ses oreilles remplies par le vents, les klaxons, le vent, puis rentrer quelques secondes plus tard, retrouver la lettre à Elise intact.


Moi, je veux bien me mettre à la photo, mais il faudrait peut-être savoir quoi photographier, qui photographier. Il n’y a rien.


Ligne d’une nouvelle chanson : « Barbie Barbie I need you so/ Barbie Barbie I miss you/ Barbie Barbie Oh you’re legs/Barbie Barbie I prefer Kelly ». Même si au fond, ça n’est que de la merde.

Mes cheveux repoussent, et je me retrouve. Et je veux tout sauf me retrouver. Est-ce qu’il arrive la même chose à Pete ?



Je souhaite sans doute que le miroir s’anime, que mon reflet bouge, sorte et parle comme moi, pense comme moi, danse en même temps que moi, et qu’il soit une fille.


« Monsieur Sanson »

J’ai été introduit, à monsieur Sanson,
Dans une ruelle sombre,
Et il m’a dit, « Plus de mots anglais »
Réveillé entre les bras d’une fille
à l’appartement clair et industriel.
Elle s’est cassée la main, comme elles toutes,
En chassant à cours, dans les ruines du vieux château,
En trébuchant, sur les cadavres qui jonchent là-bas,
L’herbe et les feuilles de l’automne
Fermons les yeux et glissons
Plus loin que les araignées végétales,
Où les arbres qui pleurent,
Ne restent pas triste très longtemps.
Où l’orchestre est mort, et son sang
Tapisse le rideau, la moquette,
Et les sièges.
Un signe à ton amie, tu ne m’as pas vu,
Alors je continue. L’orchestre mort commence à jouer,
La lumière encore présente indique
que le spectacle n’aura pas lieu, il est trop tard,
trop tard pour l’art, déjà l’heure, de se quitter et de changer
désolé, désolé, ne te dépêche pas, ne te blesse pas,
nous étions trop jeune, nous le sommes, il faut oublier,
pour vieillir, et je ne veux pas oublier, je veux me rappeler
et découvrir des souvenirs qui n’existent plus.
Pourtant, ça y est, tu es partie dans les bras du Roi Rouge,
Le Roi Rouge est là et il rit, et le Roi Bleu ne le tue pas,
Pourquoi ? Le Roi Bleu t’aime, en fait.
En sortant fait attention, ne trébuche pas,
Sur mon corps inerte, couvert d’une mousse qui adore en vert.
J’ai été introduit, par monsieur Sanson,
Dans une ruelle sombre, et il a dit
« Plus de mots anglais »


lundi, octobre 27, 2003

Jour Suicide 



Vendredi

La semaine expression s’achève. Son seul mérite aura au moins été de m’avoir permis de me perfectionner en photographie, mes mains tremblent moins, les flous sont donc moins fréquents, et mes cadres plus précis. Hier soir, je buvais encore pour tout oublier, et bizarrement, je ne pensais déjà plus, je ne ressentais plus rien, avant d’avoir bu. Du coup, la boisson était moins adorable. Sur le chemin du retour, il neige, la route est dégagée, à travers le pare-brise, c’est une image de cinéma, je m’attends à ce qu’une soucoupe volante apparaisse, vraiment, ou alors un fou qui nous poursuive. Rien. Mon téléphone sonne. Aujourd’hui, c’est le jour de la représentation, avant même qu’elle commence, j’aurai du sentir que quelque chose clochait en moi. Devant, sur la scène, tout le monde étale son talent, le type qui présente le show, un roux, est absolument génial, il faut le reconnaître. Les premiers à passer sont les musiciens, même si il ne joue que des morceaux de merde, même si ils ont des têtes d’imbéciles, leur place, là devant avec des instrument, le sentiment de la scène, c’est ce dont je rêve en écoutant n’importe quel disque. Et au lieu de cela, je suis assis comme un imbécile dans les gradins. Les gars du cirque sont tous plus beaux et doués que moi. Quand les filles de la danse passent, une demi-douzaine d’imbécile font ce pour quoi ils sont doués, ils crient comme des animaux, s’agitent, ils sont censé être des secondes années. Puis le chant, et ils continuent. Une jolie fille, assez naturelle en fait, remonte dans les gradins, s’assoie dans la même rangée que les imbéciles, et en embrasse un. Arrive le tour du théâtre, ils sont tous drôles et doués. En percussion, encore des imbéciles, ils jouent cette fois, la dernière fois que je les ait écoutés, ils parlaient des noirs qui se vantent de la taille de leur sexe et des pubs pour Special K au chocolat. Aujourd’hui, des filles s’excitent dans le public, et pas les plus laides. Comme quoi ça paye. Je pense au fait que je n’ai pas bossé depuis le début de l’année, que deux partiels m’attendent à la rentrée ; je pense que ce sera sûrement l’année de la déchéance ; je pense que c’est les vacances et que je serais encore seul ; je pense qu’en sortant d’Elephant, une fille de mon âge attendaient pour la prochaine séance du même film, et j’aurai du venir plus tard ; surtout, je pense à Elephant, je me rends compte que Gus Van Sant m’a suivi toute la journée avec sa caméra, je pense que j’aimerai tuer tous ses gens, pour la première fois de ma vie, bizarrement, j’aimerai le plus tuer le roux qui présente, alors que lui est génial, sympa et toujours modeste, je pense que c’est totalement ce qu’il y a dans Elephant. Je pense à Country Yard, la chanson des Vines, « I’m tired of feeling sick and usefull », mais justement, je n’ai aucune utilité, ma vie ne sert à rien, elle ne se justifie, je ne m’en sors pas, parce que je n’ai aucun talent, aucune qualité, comment pourrais-je plaire, même dans la catégorie à laquelle j’aspire. Je pense à la chanson que j’ai écrite, je peux la jouer à la guitare, à son refrain « After the cemetary gates/ I just lit a cigarette/ You’re smile never stop/ You keep laughing at me ». Je visite un cimetière, plus tard, dans le futur, à l’entrée, des gens vendent des marrons et des fleurs. Devant la tombe de pierre dégarnie et pauvre de mon arrière grand-mère, en caressant le dos d’une tombe de marbre derrière, je me rends compte d’une chose que ne m’avait jamais frappé : sous le sol, il y a des centaines de corps allongés, à perte de vue.




Mystic River de Clint Eastwood



Deux filles sont assises dans la même rangée, au fur et à mesure du film, il semble clair qu’elle sont lesbiennes. Les deux heures dix-sept du film peuvent sembler très longue tant le film pêche dans le rythme : un début qui tarde, un milieu qui s’éternise, et une réalisation bien trop stricte et classique. Si l’on reste éveillé assez longtemps, il est possible d’apprécier le jeu des acteurs très oscarisables, très chiants dans la douleur, assez bons dans le silence et la chute libre. Ce sont ces moments qui donnent sa saveur au film, dans la scène d’introduction, et finalement, toutes celle qui s’y rapportent, opposée au reste du film, emmerdant et brouillon, bien que cela soit du au livre qui a servi de matériel d’origine. La conclusion au meurtre de la fille de Sean Penn est tirée par les cheveux, et surtout, tirée du cerveau du romancier sans doute un peu trop tard dans la nuit et dans la rédaction du bouquin ; elle arrive comme un cheveu sur la soupe, sans qu’on prenne pleinement conscience du meurtrier, même si, et c’est là le plus important, on prend conscience de qui n’est pas le meurtrier. Mystic River est un film plein de petites phrases définitives et profondes, et nous adorons ça, surtout quand elle sont bien jouées ; c’est dans ses propres creux narratifs qu’il se révèle fable métaphysique sur la transformation de l’être humain en monstre, fable sans espoir, sans lieux réels, basant son horreur sur la paternité, le vieillissement de l’homme ;à côté de cela, la réalisation d’Eastwood s’accroche trop à la trame de l’histoire, pseudo thriller, doté d’une pseudo happy end, au moins pour un des trois personnages, qui fait tache.






Elephant de Gus Van Sant



Ça commençait assez mal, le ciel qui s’obscurcit, métaphore assez nul des ténèbres pénétrant le quotidien, un père alcoolique pour expliquer le mal-être d’un adolescent, un procédé narratif qui commence à être usé depuis Les Lois de l’Attraction. Et puis sur la durée, là où l’on reconnaît les grands œuvres, quelque chose se passe, une accoutumance, le développement d’une image, la profusion de personnage, les plus courts étant les meilleurs ;tout cela laisse apparaître une vérité, un plaisir, des émotions alors qu’il ne pourrait y avoir qu’une histoire. Jusqu’à peu près la moitié du film, il a fallu s’accrocher pour ne pas s’ennuyer devant les déambulations dorsales, puis, quand la caméra se pose légèrement sur Alex, un des assassins, le spectateur peux enfin reprendre son souffle, se reposer, se plonger dans quelque chose. On ferme les yeux, on entend la cantine, on entend Alex, et on prend conscience qu’Alex, c’est nous. Tous les personnages et leurs noms qui s’affichent en grand comme pour mieux les localiser et les effacer, ce sont nous, sans exception, bien que chacun se reconnaît un peu plus dans tel ou tel jeune homme ou jeune femme. Les travelling de dos sont ceux des jeux vidéos, de Tomb Raider et autres, pas pour créer un parallèle avec ces jeux ou les dénoncer, non, cette vue est utilisé pour la même raison que dans les jeux vidéos : pour que l’on s’identifient aux personnages. Et c’est le seul moyen d’entrer dans le film, le seul moyen de le comprendre et de l’apprécier. Une fois ce stade passé, tout le reste, tout les défauts et choses agaçantes ne paraissent plus, il apparaît clair que les assassins jouent aussi bien du piano qu’au jeu vidéo, et que les deux passes temps ont autant de chance d’avoir menés à la tuerie que de ne pas l’avoir fait, que le documentaire sur Hitler n’est pas un signe de fanatisme néo-nazi mais d’incompréhension et de manque d’information sur le passé, les assassins ne sont pas certains de la dégaine d’Hitler et que les nazis était en Allemagne ; le spectateur sait qu’Alex et Eric ne sont pas homosexuel quand ils s’embrassent sous la douche, c’est leur manque de sexualité, et même d’amour de la part du sexe féminin que tout ceux qui ne font pas partie de la catégorie footballeur sans acné connaissent, qui les obligent à cela, ils sont au mieux bisexuel. John est totalement identique à Alex, et le baiser d’Acadia sur sa joue est le parfait jumeau de celui d’Alex et son ami, il est possible chronologiquement que les deux baisers se déroulent en même temps, et quand l’un est synonyme de vie, l’autre est la mort. Pourtant, rien ne les sépare, voilà ce qui est fascinant. D’Elephant, on est vaudrait toujours plus, tant on reste scotché, si parfois on regrette des débordements d’auteur (les ralentis- qui veut utiliser des ralentis aujourd’hui, tout le monde le fait, surtout les mauvais ?), le plus étonnant reste que lors de la tuerie, jamais on ne regrette les morts, on jubile presque quand un prof rampe de peur, pour Elias et Michelle, peut-être les personnages les plus attachants, on ne versera pas de larmes, leur mort semblent évidente, inévitable, douce même, et elle ne l’est pas, on en vient même à souhaiter que Nate ne soit pas épargné. Et le personnage pour lequel la mort attire le plus de compassion, c’est le compère d’Alex, parce qu’en devenant lui aussi victime, l’esprit extrapole le fait qu’en réalité, il a été la première victime. Elephant a reçu le prix de l’éducation nationale, ce qui ne laisse que deux cas de figures, ou le jury n’a rien compris au film, ou il était spécialement intelligent. Sans se voiler la face, ni entrer dans la polémique, le film n’empêchera sûrement pas de telle chose de se reproduire, peut-être même qu’il éveillera des envies. Mais les raisons sont ailleurs, les raisons sont universelles, et intemporelles, vraiment, si l’on cherche à ce que cela ne se reproduise plus, il suffit d’interdire les armes, de ne plus les vendre au Etats-Unis, sur Internet, de ne plus chasser, de ne plus collectionner, parce que ces meurtres à grande échelle ne sont possible que grâce à ces armes. Sans elle, on en reste à la bagarre, à la rigueur, le coût de couteau, le meurtre d’une seule personne. Mais il y a une chose à comprendre dans le film, les sentiments d’Alex et son ami sont INEVITABLES, l’envie de meurtre et de suicide existera toujours chez les adolescents, même si demain, la guerre en Irak s’arrête, si les parents s’aime, si il n’y a plus de chômage. Et vous savez pourquoi ? La nature humaine. La nature tout court.




lundi, octobre 20, 2003

Grande fête chez A.J 






Alors voilà ;tout est fini. Je ne l’ait plus embrassée depuis vendredi, il y a une semaine. Tout s’est joué durant le week-end, le moment où le film de Woody Allen tourne, alors qu’innocent et coupable, Woody change et s’améliore. Impossible de s’avoir ce qui c’est réellement passé ce week-end, si ça ne s’est pas joué déjà avant, en tout cas, ce fut la fin du monde. Lundi, plus rien n’était pareil, facile à comprendre. Et mercredi, c’était « Play it again, Sam », moi en putain de Woody Allen, dans l’aéroport, la regardant partir avec son homme, la laissant prendre l’avion, les laissant prendre l’avion, avec ma bénédiction. Maintenant, c’est-à-dire aujourd’hui, je sens un de mes pulls, qui c’était tellement imprégné de son odeur, mais il n’y a plus rien. Dehors, parfois, à n’importe quel moment pourtant, c’est bien l’odeur de sa peau qui me vient jusqu’aux narines, en provenance, d’on ne sait où, la mémoire.


Dès le lendemain, je croisais la seule fille dont le nom figure dans une de mes poésies cheap.

Et pourquoi j’écris ça, aussi ? Quel est l’intérêt ? Je n’en vois franchement pas. Si ce n’est celui du souvenir. Nos vies ne sont faites que de souvenirs et de passée, nous ne les savourons que comme ça. Thom Yorke a tort de dire « We are accident waiting to happen », parce qu’en vérité, nous sommes des incidents passés.
« There There » m’obligeait à être triste, il y a quelques mois. Aujourd’hui, c’est « Music when the lights goes out ».




Je repense à mon jeune voisin, quand nous sortions de mon appartement, elle et moi enlacés, elle les mains dans les poches arrières de mon jean’s, il était derrière le judas de sa porte en bois. Et deux minutes plus tard, il sortait, évitant mon regard désormais seul, et me snobant par l’escalier. Je me suis tout de suite rendu compte que c’était moi à 14 ans. Et sans doute que le moi à 14 ans ne se reconnaîtrait pas aujourd’hui, et tant mieux. C’est comme Donnie à la grosse dont je ne sais plus le nom : « Un jour, ça ira mieux pour toi ». Et pour que ça aille mieux, Donnie doit disparaître. Donnie Darko. Interpol. Elle riait sur le lac des cygnes et je la taquinais sur Sparkle Motion, je la prenais dans mes bras, et ses lèvres croisaient les miennes.



The Virgin Suicides de Sofia Coppola



Oui, bon, pas mal. En même temps, tout le monde en parla tellement, ça manque de consistance, un petit quelque chose. Le film est parfait, tout de même, il n’est juste pas à en crever. La preuve, pas grand chose à dire, en vérité. Dans les moments forts, il faut des films vivant, là, c’est un film de cinéma.







Cosmoplis de Don Delillo




Le livre qui sauva ma vie. Ou presque. Il accompagna son déroulement, la rendant plus facile. Il se lit comme un fleuve, il glisse le long des avenues d’une ville américaine, au fur et à mesure de l’eau, on se familiarise avec Eric Packard, le personnage principal, jusqu’à éprouver des sentiments pour lui, à devenir lui, et à voir défiler tous les personnages secondaires, apparaissant, disparaissant comme des fantômes. Ça m’a assez fait penser à Fight Club dans l’esprit, où tout du moins à un film de ce genre. Et pourquoi je n’arrive pas à en dire plus, c’est un mystère.






Bowling for Columbine de Michael Moore

Okay Okay, il est déjà sorti en dvd et je le vois seulement maintenant au cinéma, mais que voulez-vous, les copies tournent doucement. D’ailleurs, avant le film, j’ai beaucoup rit sur une campagne contre l’alcool au volant, un court métrage je crois appelé « Le revolver ». Assez navrant, même beaucoup, en comparaison avec les 2 heures qui suivent, qui cherchent à comprendre, détailler, à fouiller la merde, ce court métrage, c’est juste des évidences, des mauvais acteurs, une mauvaise réalisation, des bons sentiments, ou pas de sentiment du tout, de la caricature. C’est comme ces programmes courts à la télé, sur les malades, les pauvres, etc. La seule chose que les idiots responsable de ça arrive à faire, c’est ridiculiser la réalité, rendre les drames drôles. J’ai rit devant le défilement d’acteur censés être mort dans une accident de voiture, devant des vrais personnes atteintes de cancer, parce que : où est le but ? Témoignage, fiction, conseil, morale, et surtout, il faut faire court, court, court, court, court. Développez, s’il vous plait, parce que cela ne veut rien dire. Michael Moore lui, quand il veut dire quelque chose, s’étend, réfléchi, sans doute que les choses le touchent. Chez Michael Moore, c’est l’amour, quelqu’un qui se pose des questions, et qu’il pose à son tour au spectateur, sans donner de réponse, car poser la question, c’est pointer LES réponses. L’émotion naît du documentaire, même si l’on sent qu’elle est très provoquée, c’est de l’émotion au sein d’une réflexion, au contraire des programmes courts déjà cités. Dans ce genre, la diffusion des images de contrôle du lycée de Columbine est particulièrement flippante. Mais en deux heures, Moore a le temps d’aller beaucoup plus loin que cela, de l’obtention d’un fusil en ouvrant un compte bancaire à la fuite de Charlton Heston. Je ne ferai pas l’erreur de raconter son argumentation, son enquête en quelques lignes, je me contenterais donc de cette boucle. Et voyez-le.





Les lois de l’attraction de Roger Avary

Ça commence en boucle, et ça signifie par moi, m’endormant en écoutant Adam Green, le film terminé heureusement. D’ailleurs, il n’y avait aucune raison de dormir, c’est plutôt un très bon film. En complément du livre de Bret Easton Ellis, Avary travaille beaucoup la forme, sans créer une machinerie, ou même un film, juste des émotions.
Parfois, on se demande si tout ce qui arrive n’est pas exagéré, et puis on se rappelle deux, trois choses qui nous sont arrivés aussi, pas sur un mois, mais sur plusieurs années, et l’on comprend. Des personnages comme Sean Bateman, on en a tous rencontré, on s’est tous demandé à quoi il pensait, si il pensait. Le film répond à cette question, sans être didactique, c’est juste une histoire à la base.
The End of the world Party est vraiment la fin du monde, à voir le mot Party qui s’affiche avec un temps de retard, et la fin, comme si une bombe nucléaire venait s’écraser et tout couper.
Le lendemain matin, je me réveille, des rêves dont je ne me souviens plus, mais Lauren, Sean et Paul était là, mélangés avec ELLE, et sa cour de prétendant ; alors, qui est réel ? Qui était un rêve ? Tout le monde.




« Music when the lights goes out »

Il faut chercher et trouver, baiser et être amoureux,
Malgré la peur, pas pour les mêmes raisons
Encore, je me demande qui est-ce, que fait-elle,
Pourquoi est-elle là, quand je vois quelqu’un,
là où j’aurai aimé t’emmener
Elle disparaît, quand je n’y pense plus.
Que je m’endorme ou me réveille
Tu es là, et dans le noir,
C’est juste mon esprit, parce qu’il n’y a plus rien,
Ton odeur, tes affaires, ta voix,
Plus rien.




samedi, octobre 11, 2003

Woody Allen 

En une semaine, il y eut tout. Vraiment tout. L’écrire après coup semble étrange, tant je rêvais à une architecture déjà en le vivant, ignorant tout du futur.

Oui, il y eut Woody Allen, et même tout Woody Allen, filmographie intégrale, une vrai exposition, un hommage. Il y eut de la maladresse (beaucoup ), du marivaudage, de l’aldutère ( ou assimilé), de l’amour, du romantisme, de l’oubli, de la peur, de la joie, du rire. En gros, j’ai eut le beau rôle, ou le rôle titre du moins, jusqu’à jeudi, où je suis devenu le vrai minable de Woody Allen ; avant, j’étais encore la version sexe sauvage de Woody. De manière assez incroyable, elle a tout supporté. Je ne sais pas pourquoi, peut-être ment-elle, comme une femme, la quarantaine, mariée. Peut-être est-elle géniale. Sa soif de connaissance culturelle est un peu moins grande que je ne le pensais. Seul le temps le dira.


« Peut-être que je t’aime » A poil, sur le même lit que je trimballe depuis mon enfance, et dans une position bien moins glorieuse que vous pouvez ne l’imaginer. ( ne te fais pas d’idée Bob, je suis un loser et je le resterais. Si je ne peux le dire qu’à toi, les autres le découvrent par eux-même.)
« Après une semaine, déjà ? » dit-elle
Je dit :« Te focalise pas là-dessus »
« Toi , tu va tomber amoureux trop vite », elle finit.

Oui, j’ai rajouté peut-être pour ne pas te faire peur, mais je t’aime. C’est comme ça, je suis un romantique et un écrivain, mes sentiments restent très peu de temps sans mots, l’amour, c’est le mot que je ressens. Mais je tombe amoureux de tout et n’importe qui, rien qu’en rêvant. Ça ne signifiera quelque chose pour toi qu’à partir du moment où tu pourra formuler la même chose. En attendant, tout va bien, j’ai l’habitude.


Il y aussi eut du David Lynch, et du téléfilm minable, et en gros, j’ai très peur. Rien que d’écrire ce mot, mon cerveau se bloque. C’est ça le gros travail, j’ai pris conscience de sa nécessité après l’incident de jeudi. Depuis, je réapprend à respirer, à vivre, à marcher. C’est une vraie naissance, comme un bébé, et je me demande comment je peux encore lui plaire, ce sera ma perte. Je refume même, comme si je m’injectai des hormones de croissance, ça ne sert pas à grand chose. Depuis que je suis avec elle, je n’ai jamais été aussi triste et inactif. Le travail, c’est recommencé à lire, à écrire, il le faut absolument où c’est le ridicule ; ça reste dur, je progresse, espérons assez vite. Je dois réapprendre le sexe aussi, l’excitation, même la couverture des Inrocks avec les ados baiseurs de «Ken Park » me dégoûte. Pourquoi ? Je sais pourquoi, l’important est alors de regarder, et d’arriver à être excité, 5 minutes ou moins, sentir des frissons, la mécanique en marche, juste par le cerveau, défaire les nœuds, tous depuis le début, Fanny, scène originaire.


Je pourrais dire beaucoup plus, ça viendra peut-être.



« Body Art » de Don Delillo.




Dans le rôle de l’enfant inconnu, Macaulay Culkin. Obligatoirement, et Harmony Korine à la réalisation. Body Art, 120 pages et quelques, la mort d’un homme, c’est mon histoire, symboliquement. L’homme en moi est mort, suicidé par le stress, je ne suis qu’un enfant sauvage, Macaulay Culkin, et je dois réapprendre, sous la main de Lauren, je dois séduire Lauren, coûte que coûte et sans le faire exprès. Je ne serai jamais un homme, je reste l’enfant sauvage, c’est le regard de l’autre qui doit changer, et c’est à moi de le favoriser. Danse érotique des mots, arriver à être séduit par ça, Freaks de Tod Browning, Eraserhead, Elephant, ça n’est pas si facile, d’abord apprendre moi, et transmettre la connaissance.



TRANSMETTRE LA CONNAISSANCE. TRANSMETTRE LE FLUIDE. TRANSMETTRE LA VIE. TRANSMETTRE L’AMOUR. TRANSMETTRE LA PEUR, ET L’EUPHORIE.







Are you gonna be my girl ?

Il, guère vêtu,
Avançait à tâtons jusqu’en haut,
Au Tap’n’tin, toujours pas tatoué.
Sa façon de caresser mes cheveux, tout le temps.
Et après, son dédain, je suis invisible,
Elle est inconnue.
L’automne se brise,
Sous les coups du sort et de l’été,
Qui forment une bulle, où
Il faut vivre,
Tout ira mieux en automne,
Quand les feuilles tomberont encore.
Le monde humain veut mon retour,
Ira-t-il jusqu’à pleurer ?

samedi, octobre 04, 2003

The Tower of London 

Quoi qu'on en dise, Room on Fire restera l'album de ma vie.

Comme il y eu Beattles ou Rollings Stones, il y a Strokes ou Whites Stripes. Je suis plutôt Strokes.


The End has no End. Titre de merde pour chanson génial avec le break « Won’t you take a walk outside … oh no ! Can’t you find another guy … oh no ». Et Whatever Happened et Automatic Stop et Meet me in the bathroom.
Oui, c’est sans doute lié au fait que ma vie change en ce moment, sous les notes des Strokes, en fond. J’ai rencontré quelqu’un. J’aurai préféré en parler plus en privé, mais AIM est muet … Elle sait même que David Lynch a fait Twin Peaks. Elle est prête à voir tous les films du monde. Elle est jolie.




Je sais pas, je me dis que quelque chose cloche. J’ai du partir pour le week-end, de retour à Rome, et je reste persuadé qu’au retour, quelque chose clochera, que l’un de nous deux sera mort. J’ai bien cru crever sous les assauts de l’orage, en voiture. Je sais que ça sonne particulièrement naze et c’est tout ce que j’ai toujours refusé. Je l’ai appelé des remparts de la ville, et la pluie m’a surpris, réfugié dans une librairie, c’est là que j’ai trouvé « The Tower of London », édition de 1947. Ça n’a aucun intérêts, mais c’est comme un bijou, avec plein de mots. Et voilà, la poésie, et dire quelque chose d’intéressant, c’est devenu dur, mais connaissant ma chance, quelque chose va foirer et ce sera ma faute. Essayons tout de même quelque chose :



« The Bloody Tower and The Wakefield Tower »

Répondre au téléphone et il n’y a personne d’autre
Les Tours des meurtres
Te voir et sentir tes lèvres
Au pied des Tours des meurtres.
Décroche ce téléphone
A Rome, il n’y a rien que les autres
Et pas toi
A Rome, il n’y a pas de sang
A Rome, il n’y a pas de jours, ils ne s’achèvent jamais.
Il y a une heure. Allez, deux. Parfois, métamorphose.
Théorie des cordes. Tout change, eh oui, la matière change.
Attrapez la bonne corde ET ET ET ne pas s’y pendre
OU OU OU pas de toute suite.
Il n’y en a que pour demain.
Henry VI et Edouard V sont-ils allé au Paradis ?
Est-ce qu’au moins, tu pense au téléphone ?
Un écrivain, ça imagine. Est-ce que ça vit ?
Encore une question.
Il ne faut pas finir joyeux, alors imaginons la mort
La peur, et la tristesse. Il y a un peu de ça. Et ton visage animé,
Pour l’instant …
La fin n’a pas de fin.




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