<$BlogRSDUrl$>

lundi, février 20, 2006

I'm so lonely I could... 

Nouveau Blog : Beg / Steal / Borrow

lundi, décembre 29, 2003

Back to Rome II (un joli portrait pas imprimé) 

Me revoilà à Rome, l’endroit que tout le monde déteste, mais où, à force d’imagination, j’ai réussi à me créer un cocon onirique. La dernière fois que j’étais ici, je ne pensais qu’à elle, qui m’attendait. Aujourd’hui, plus rien ne me la rappelle. Je ne pense qu’à lire, facile, et à écrire, plus dur.


Les trois questions de l’année :

1. D’où connaissait-elle Twin Peaks ?
2. Pete et Carl sont-ils vraiment réconcilier ?
3. Où sont les femmes ?



L’année s’est déjà terminée avec Noël, le 24. Alors maintenant, jusqu’au 1er, nous sommes dans un creux, une interzone, où tout peux se passez sans que l’on en garde souvenir, et où rien ne se passe, sans que l’on en garde souvenir. Un trou dans le ciel. Quel moment serait le mieux approprié pour commencer le poumon ?



D’où connaissait-elle Twin Peaks ? Cela me rend fou, où l’as-t-elle vu, avec qui, comment, pourquoi elle n’en parlait pas plus ?




J’attends, tout simplement. Lire Middlesex de Jeffrey Eugenides, et tenter d’en retenir absolument tout les mots, les thèmes, les idées, parce que c’est vraiment incroyable.

Ecrire à minuit, nu devant l’écran de mon portable, un peu de Ludwig Van dans les écouteurs, ou bien Climbing up the walls remixé par Zero 7. Le Poumon avance doucement, peut-être pas aussi bon que j’aurai pu le rêver.


Qu’est-ce qu’u bon film ? Un bon film est un film qui reste à l’esprit. Rien d’autre, rien de plus, pas de qualités, de défauts, de structure. Pour une comédie, rire encore, rien qu’en y pensant, se rendre compte que la vie y ressemble parfois. Pour tout, avoir des images qui sautent aux yeux à n’importe quel moment, à l’improviste. Simplement, sortir de la salle, du cinéma, et y penser encore, avoir l’impression d’être rester devant l’écran, voire dans le film.

Ça m’arrive en ce moment avec Anything Else. Aussi, avoir entendu des cris d’oiseaux, il est 17 heures 30, lever la tête, et se rendre compte que c’est le générique d’Elephant.

samedi, décembre 27, 2003

Un trou dans le ciel ... 





Magnolia de Paul Thomas Anderson


Quel sentiment étrange de se placer devant un écran à 22 heures, et de l’éteindre à 1h00 du matin. Entre-temps, rien a changé, le monde proche est toujours le même, il n’a pas brûlé d’un coup, personne n’a disparu. Et dans l’esprit, tout est différent, à 100%, si le monde n’a pas changé, un autre est apparu, pour trois heures, avant de s’échapper, de pénétrer dans l’infini, l’inconnu, l’incertain. Je ne suis plus le même homme, tout est étrange, des gens étrangers m’apparaissent, des images me reviennent, elles ne sont plus similaires à ce que elles étaient au départ. Ce film a fait ça, il a changé ma vie, et une telle qualité est assez rare pour être souligné. Même si cette année, beaucoup de choses comme cela ont touchées mon cœur. Dans Anything Else et tout les films à sujets artistiques de Woody Allen, le héros cherche à écrire l’histoire parfaite, sur l’horreur de la vie, la solitude, la longue souffrance, et l’amour. Paul Thomas Anderson a réussi faire cela. En 3 heures, il a réussi. Un peu long pour ceux qui ne sont pas prévenu, mais on ne voit pas le temps passé, comme pour Eyes Wide Shut. Magnolia est une œuvre réaliste, sociologique, surréel, intemporelle, explosive, calme, classique, moderne, post-moderne, chiante, enivrante, excitante, bourgeoise, underground. Oui, c’est contradictoire, vous l’avez aussi remarqué ? Et alors, c’est bien là le talent. Et arrivé à construire autour de temps de personnage, les rendre aussi attaché, confiné Tom Cruise à un second rôle, un habitué des seconds rôles au premier rôle. Dans Magnolia, vous verrez des choses improbables, des gens qui se connaissent, se croisent, sans se voir, en fond trop, une morte qui chante, un cancéreux qui chante, un enfant qui chante, Tom Cruise qui chante, et tous la même chanson, à la suite ; vous verrez du mélo, plus que vous n’en demandez, et si ça ne vous plait pas, allez voir « Fellini Satiricon » et perdez vos sentiments. Crédible à un bout, incroyable à l’autre, Magnolia est l’œuvre parfaite qu’il ne faut même pas racontée, je ne l’a raconterai pas, elle est sans fin, elle est terriblement bien pensé. Un monde réel, des personnages de cinéma, des situations too much, des événements sorties d’autres films, d’autres genres, de la science fiction. Et pourtant, ces choses arrivent. Magnolia est tout à la fois, il n’exagère pas dans un genre. Magnolia est la vie, voilà pourquoi il est si long. Lors de la troisième heure, un couple étrange se forme dans un restaurant, juge de tout se dire, s’aime et disparaît. Ses choses sont réelles, elles se doivent d’être réelles, pour que la vie soit vivable. Je pourrai dire plus et je ne le veux pas. Magnolia existe, à porté de vous. Trouvez-le. Ou il viendra à vous un jour.



Maintenant, je peux presque sentir Le Poumon arriver. Les personnages prendre vie. L’action est proche, il faut attendre encore un tout petit peu.







C’est comme cela que se termine l’année cinématographique : avec une deuxième vision de Kill Bill. J’ai peur que c’était terriblement moins prenant que la première, mais cela n’enlève rien au film. C’est l’ambiance, l ‘état d’esprit qui n’était plus le même, sans la surprise, l’admiration. Tout de même, revoir les larmes de Gogo, la pluie de sang sur la jeune O-Ren, la scène métaphysique du Pussywagon, me rendre compte que je suis le seul à rire quand The Bride passe treize heures à bouger ses doigts de pieds, et que les autres rient pour des conneries. Il aura été étonnant de voir cette année dans les salles, des gens qui n’avaient rien à voir avec le film. Des vieilles pour Elephant, des familles pour Kill Bill, des vieux couples pour Ken Park, moins surprenant, des vieilles bourgeoises pour Anything Else. En fait, des vieilles bourgeoises à toutes les séances, c’est étrange. Et presque toujours, le jeune couple magnifique, à peine plus vieux que moi, le type, à peu près toujours le même style, les filles différentes, blondes ou brunes. Ça a tendance à me rassurer sur mon avenir proche. En gros, pas mal de gens très éloignés de moi, c’est la surprise de 2003. Il eut beaucoup d’autres choses bien sûr, des vidéos, des romans, de la musiques, de l’écriture, des gens (un peu), de la technique, de l’auto-psychanalyse, de la psychanalyse, des rires, pas trop gras, pas trop appuyés, juste ce qu’il faut. Du changement. Autant en espérer plus ou pareil. Du progrès ; c’est ce que je préfère dans la vie. Matin de 24, marcher en ville. Beaucoup de monde, très disparaître, assez peu de gens seuls. Je suis le seul. Je regarde tous ces visages, si différents, imbéciles, énervants, sourire faux cul, dents blanches, paquets cadeaux, séduisants, attractifs ; et comme je vois trop souvent mon propre visage, je décide de rentrer. Année 2003, fin de la contemplation.

Janvier 2004 : Twin Peaks, Lost In Translation, American Splendor.

mardi, décembre 23, 2003

Is Madeline Albright sexy? 




Alors comme ça, rien ne vient. « celine » était une quête interne, motivé par des intérêts secrets et enfuis, refaisant surface le temps d’une phrase. C’était une vengeance, froide, c’était moi, en technicolor. Pour être clair : qu’est-ce que j’en ai à faire de l’histoire d’une femme mariée qui découvre un esprit vert et sexuel ? Voilà une difficulté qui devrait être surmontable, si je veux me vanter d’être un vrai auteur. Les vrais auteurs n’existent pas, il n’existe que des grandes œuvres, peu importe comment elles ont été faites, d’où elles viennent, parce que tout est contenu à l’intérieur d’elle-même. Donc, je fais fausse route. Un mauvais sujet, ça m’est déjà arrivé, rien de grave. Je serai donc obligé d’écrire d’histoire urbaine avec uniquement des personnages jeunes et récurrents. Je ne veux pas y croire. J’espère que le temps fera à l’affaire, rendre la trame plus clair. Et il faut que je lise, pour l’impulsion, pour entrer dans le monde des mots. Que les mots prennent possession de mon cerveau, transforment tout ce qui s’y trouve en équation alphabétique, avant de tout éjecter, touche « vomi ». C’est une certitude, « celine » ne suffit pas, ce n’est que le début de la justification de ma vie, ce n’est que la première œuvre que je peux faire lire, il y en aura d’autres et tout de suite, sous deux semaines. Il me faudra juste du calme, ce qui risque d’être difficile.

La dose d’espoir que je porte en moi est assez incroyable. Je sais que « Le Poumon » ne me mènera nulle part, je le comprends en tentant de l’écrire, comme je l’avais compris pour « Morrison ». Et pourtant, je continue… Stupidité, perte de temps. Je ferai mieux d’écrire autre chose, très vite, une nouvelle et d’améliorer ma forme poétique.



La vie vaut la peine d’être vécu pour une minorité de gens. Ceux qui trouvent l’âme sœur. Vraiment. Certains y croient, mais le temps qu’ils réalisent leur erreur, c’est trop tard, mariés, enfants, maison. Les gens qui ratent leur vie à cause de ça deviendront fou, avec le temps. Des vrais crises modernes. Viendra un temps où ils sortiront tous dans la rue, un par un, ou en groupe, armés ou à mains nus, ils tueront les premières personnes qui passeront devant eux, parce que tout le monde est un inconnu pour eux. Ils auront tous entre 35 et 50 ans. Ils seront mariés, divorcés, célibataire endurcis, ils auront des emplois haut placés ou seront aux chômages. Tous très différents, une chose les unis : le sentiment d’être seul. Ce ne seront pas des criminels fichés, ils n’auront jamais rien fait de mal. Cela a déjà commencé, en France, aux Etats-Unis, au Japon, même si la culture là-bas tourne plutôt la chose au suicide. Ce sera Fight Club, mais avec des gens plus vieux, sans leader, sans être fédérés, sans plan pour changer le monde. Rien qu’une terrible envie de mourir, et d’entraîner le plus de gens avec eux. Pour se venger, pour les sauver, pour se mettre en valeur. Ce seront tous des hommes, c’est comme ça. Peut-être parce qu’ils ont appris à exprimer leur sensibilité, leur côté féminin, alors que la vie ne leur donne rien en échange, ne s’y est pas adapté. Ce sera une crise virile, d’un coup, et très enfantine en même temps. Le caprice d’un petit garçon. Je sais déjà que j’en ferai parti. Dans Ken Park, le père d’un des garçons, après l’avoir traité de pédale, après avoir brisé son skateboard, entre dans la chambre de son fils en pleine nuit, bourré, et lui touche la bite. Sa femme est enceinte, il est le type même de l’imbécile, le raté, au chômage. Son côté sensible, il ne l’exprime jamais sous son air macho, mais on le devine, on devine ses rêves d’enfants. Repoussé violemment, il s’écroule misérablement à terre et dit : « Personne ne m’aime» …



Voilà un sujet. Ça a déjà été fait. Ken Park, Fight Club, …



« Fellini Satiricon » de Frederico Fellini


De Fellini, j’avais cru comprendre qu’il était inspirateur de Woody Allen. Dans toute la filmographie du bonhomme, j’ai du faire le mauvais choix. J’en suis attristé, ça n’en reste pas moins un fait : c’est un des plus mauvais film que je n’ai jamais vu. Laid, con, ni drôle, ni sentimental, ni artistique, un ramassis d’idiotie sans fin, sans intérêt. Un film à fuir comme la peste, très vite, avant que quelqu’un ne vous poursuive, la K7 en main. Courez mes amis, car le pire est derrière vous, le pire est inintéressant, le pire ne donne aucune impression, le pire n’est pas un monde, le pire est juste de la bobine. Je ne dis pas que Fellini est mauvais, loin de là, je n’en sais rien. Ce que m’est venu à l’esprit en le regardant, c’est « Time Bandits » de Terry Gilliam. Il s’agit du même genre de navet, pourtant réalisé par un génie, capable de nous offrir « Brazil ».

dimanche, décembre 21, 2003

Jeffrey Lewis soundtrack II 



La deuxième fois, regardez bien la salle, les gens qui y sont. Après, regardez bien les figurants dans le film, simple silhouette, de dos, de face, parfois même prononçant une phrase : parmi eux, vous retrouverez tous les spectateurs qui partagent le cinéma avec vous.
Un couple derrière moi, sont dans mes âges, la jeune fille très brune, est magnifique, quand je me retourne, elle me regarde plus ou moins, je lui sourit. C’est peut-être son frère, mais il faut pas rêver tout de même. De toute façon, ils sont sortis trop vites. Un jour, quand je sentirai le moment de me lever, je me retournerai et il ne restera plus que moi et Acadia dans la pièce.
Les deux vieilles bourgeoise, juste derrière moi, commencent à parler 2 minutes avant la fin du film. Ça a tout ruiné, vraiment, pour moi et pour elle, mais je crois qu’elles s’en foutaient, elles, elles ont tout loupé. Et durant le film, l’une d’elle n’arrêtait pas de répéter certains mots anglais qui défilaient, genre « gorgeous ».
L’ouvreuse est assez jolie, ces bras nus de blonde sont sexy, je suppose. Elle sourit quand j’arrive, et sourit quand je repars. Alors, je sourit quand j’arrive, et sourit quand je repars. Près de la sortie, à un guichet, une fille qui me rappelle quelqu’un, nous avons sans doute été dans le même bahut à un moment. Ce n’est pas elle, ce n’est pas Natasha, elle m’avait pourtant parler de travailler là-bas.


C’est la faute à Woody Allen, après tout, si je suis un peu naïf. Si je croyais que sortir et coucher avec quelqu’un, impliquait forcément d’être amoureux d’elle. En fait, non. C’est pas moi qui le dit, c’était elle, et c’est tout les autres. Plaire suffit. « Tu me plais ». Je pensais aussi qu’être séduit voulait dire être amoureux. En fait non. Mais alors, quand est-ce que l’on est amoureux ? Est-ce un si grand mot, un si terrible sentiment pour être un tel tabou, pour que l’on en parle peu ? Chez Woody Allen, en anglais donc, il y a « in love » et « loving ». C’est tellement mieux, tellement plus joli. Je suis désolé, je veux entendre « je t’aime » avant de faire l’amour, je veux le dire, parce que sinon, j’ai l’impression que l’on va me présenter une facture une fois que j’aurai fini.




J’ai l’incommensurable besoin d’un bon livre, de m’assoire, le lire, tester mes nouveaux disques dessus, disparaître, être impatient d’y retourner, quand on doit passer à autre chose. Pour l’instant, je n’ai pas ça en stock. Noël, viendra peut-être avec quelques bonnes surprise, je l’espère. Et même, en un an, je ne crois pas que quelque chose soit sorti qui puisse surpasser « La Maison des feuilles », cadeau de l’année dernière.


Je dois écrire « Le Poumon ». Donner un digne frère à « Celine », libérer tout ce que ma tête enchaîne, et justifier ma façon de vivre. Le synopsis était simple, au début : « une femme mariée découvre un esprit vert et sexuel dans une pièce secrète », et maintenant, trop de monde se bouscule à la porte de cette pièce, un mari, une fille, un jardinier, un amant, un meurtre. Je ne voulais pas faire un vaudeville, je voulais révolutionner le film d’horreur en le mixant avec mon monde. Je n’ai pas encore rencontré l’esprit vert et sexuel, c’est le problème, ou bien je l’ai perdu. Du coup, l’univers n’est pas mathématique, la terre ne tient pas fixée dans le vide, elle s’écroule, lourde et perdue au milieu des autres planètes qui se battent pour la même chose. Que faire ? Où le trouver ? Est-ce que le monde décrit vaut le coup ? Des questions qui ne trouveront réponse qu’à travers le temps, sauf que le temps est compté : deux semaines, sous surveillance de surcroît. « Celine » est l’histoire d’un seul personnage, un monde irrationnel, mais avec l’introduction de personnages multiples, c’est l’espace et le temps qui entrent en jeu, toutes les notions que nous avons. Penser physique quantique, déjà relativité, à la rigueur. C’est une réponse possible.



Le fantôme de l’opéra.


Ô combien triste l’histoire d’un homme torturé, devenu fou et défiguré, qui tombe amoureux. Triste image de la femme aussi, d’abord amoureuse de son « Maître », voix virile qu’elle entend depuis sa loge, prête à le suivre n’importe où, puis dégoûtée, effrayée, devant le monstre qui l’aime. Ici, pas d’acceptation, d’amour ou d’amitié. Le monstre est trop fou me direz-vous. Ce à quoi je vous répondrais qu’il expose juste un peu trop sa folie. La femme se dévoue à son ancien amant pour qu’il la sauve, revient vers lui après l’avoir ignoré, et se donne à lui une fois sauvée. Cliché me direz-vous, fausse conception de la femme, machisme. Et vous aurez raison, parce que dans la réalité, après avoir découvert le vrai visage de son « maître », elle l’aurait largué, quitte à lui montre un coup si il la retenait. Magnifique interprétation de Lane Chaney, intriguant et poètique quand il porte un masque pour cacher son visage affreux, étonnement réaliste avec son maquillage de monstre. Lors du Bal Masqué, le film passe étrangement en couleur pour quelques minutes, le temps de voir Lone Chaney arriver dans un costume rouge de La Mort, effrayant les convives même dans cet environnement, conscience de l’humanité présente dans le moindre moment. On imagine un convive, allant aux toilettes et s’effrayant à son propre reflet costumé dans le miroir, puis mourant dans une crise cardiaque. Voilà ce qu’est Lone Chaney. Il vit dans les dédales des caves de l’Opéra de Paris, anciennes salles de tortures, emplies de miroir, sièges d’horreur, d’espoir, d’amour et de lettres comme celle qu’a reçu V. A nouveau en noir et blanc, accroché à une statut sur le toit, sa cape rouge sortant noire, flotte dans le vide, alors que la jeune femme demande à son amant de venir la sauver …





samedi, décembre 20, 2003

Jeffrey Lewis soundtrack 

Anything else de Woody Allen




Premier Allen dans un cinéma. Tomber amoureux de Christina Ricci, la plus belle garce du monde, Amanda. Ou une personne vivante, tout simplement, comme toutes les autres femmes, et les autres hommes, avec des sentiments, une volonté propre et hésitante. Une femme séductrice, puis fuyante, intelligente et futile, c’est la réalité, c’est comme ça qu’elle existe. Et irrémédiablement, on en tombe amoureux. Et aussi, dingue sexuellement, après la scène en sous-vêtements. Il faut s’accommoder des gens, personne n’est parfait, surtout pas soi-même. Uniquement comme ça que l’amour peut réellement exister. La condition de son existence est aussi la raison de sa fin, mais dans longtemps, perdu quelque part sur la ligne du futur. Un début très similaire à Annie Hall, à tel point que l’on pense parfois avoir affaire à une reconstitution, ce qui avec Woody Allen, ne pose pas de problème. Et puis, le film suit sa propre vie, plus moderne (un peu), pareil en réalité, pareil en différent. Et cela ne pose pas de problème. La différence, très grosse différence, se trouve à la fin, où le double allenien, interprété par Jason Biggs et non plus Woody Allen, quitte New York pour s’installer en Californie et y trouver une nouvelle vie. Alice avait déjà effectuée une telle démarche dans le film éponyme, mais ici, c’est Allen lui-même qui quitte le nid de Manhattan, comme si une époque était fini, comme s’il avait compris qu’une vie est possible ailleurs, que ce qu’il cherchait tant depuis toujours se trouve peut-être à des centaines de kilomètres, dans le hasard de l’inconnu, sûrement pas si différent de ce qu’il y avait avant. C’est symbolique, bien sûr. Quand je disais que je dois partir …





Cette fille derrière moi a un rire splendide, stupide, fragile, indestructible. Je brouille quelques mots sur mon carnet de poèmes, j’ai l’impression qu’elle m’observe. Le film commence. Une autre femme arrive en retard, s’assoit dans un coin. Je sais qu’à la fin, je vais pouvoir sourire à l’une d’elle, engager la conversation, changer le monde, parce que c’est un film de Woody Allen, après tout, et qu’il y a des gens de mon âge, ou presque. La dernière image laisse la place au générique, je laisse ma tête glisser vers le vide, béate, et en moins d’une seconde, tout le monde est debout, et s’en va. Les deux muses pré-citées en font partie. Tant pis pour elles, je ne me dépêcherai pas. Je crois voir que celle juste derrière moi était avec un vieil homme. Et elle remet sa sorte de gros bonnet rose, qui lui cache les cheveux, qui lui mange le visage, et efface tout ce que j’ai pu aimer. Quoi qu’il en soit, ce fût une grande leçon comme d’habitude, qui m’apprend que je ne suis pas seul, pas si seul malgré toutes mes pensées, que même si les femmes courent, une d’entre elle ralentira bientôt, et ce sera à moi de courir, pour la rejoindre. C’était le film. Cette description de la salle fait partie du film, bien sûr, elle en est partie intégrante, en plus de tout le passé. Une dimension supérieure par rapport au dvd, qui remplace ce que l’on perd en introspection. On se demande encore comme Allen peut remonter le moral à partir d’une fin où un jeune homme triste et abandonné de tous, par pour l’inconnu ; et pourtant, il y arrive, c’est le talent. Quoi d’autre ? Un artiste, et un mauvais comme moi, peut-être aimé et peut aimer, c’est juste une façon d’être, l’avenir est devant moi, le temps va se remplir de plus en plus, des choses vont m’arriver, et elles finiront mal. Mais ce seront des choses, des événements, un futur passé, des souvenirs qui attendent de se dérouler, comme tous le reste…



Je connais mon problème. Je sais ce que vous pensez. Il se pose trop de question. Je le sais, ce que je ne sais pas, c’est comment lutter contre. Je suis comme ça, si quelqu’un répondait à quelques unes d’entre elles, mon esprit se calmerait. En attendant, l’interrogation est là, toute le temps, à des sujets insignifiants. Pourquoi s’inquiéter de la mort, alors que les jours défilent, qu’elle lui prend la main, que peut-être tous les yeux me regarde, que je dois parler. Comment stopper mon esprit ? Eh oui, c’est une question. Et surtout, est-ce que je le veux ? Parce que c’est génétique, et c’est qui fait de moi ce que je suis.



I walked with a zombie de Jacques Tourneur




Quelques heures après l’avoir vu, je me demande : Qu’est-ce qui s’est passé ? De quoi cela parlait ? C’est vrai qu’il ne s’est pas passé grand chose, sur cette heure à peine. Pourtant, l’intérêt est là, c’est un courant qui est passé, quelques sentiments, un petit plaisir, pas grand chose. C’est sûrement très important, l’image s’est directement imprégnée dans la matière. Les paroles de Paul, sur le pont du bateau résonnent encore: si les poissons volants sautent hors de l'eau parce qu'ils fuient, si la brillance de la mer vient des corps de poissons en putréfaction, cela ne change rien au fait que la mer est belle. Même si sa beauté vient de l'horreur.



Un dernier mot, également. Peut-être que mon égocentrisme est la source de tout mes problèmes : je veux une femme qui soit exactement comme moi, ou encore meilleure, sinon rien ne sera parfait. Je ne m’étais encore jamais rendu compte de ce que cela traduisait.


vendredi, décembre 19, 2003

Meeting people is (easy ?) 




Je marche sur le trottoir qui longe une grande route à plusieurs voix, alors que le jour s’endort. D’habitude, je passe ici plusieurs fois par jour, mais en bus. Cette fois, je passe à pied sur le pond qui surmonte le canal. Un pont, disons la route suspendu, ça n’a rien d’un pont, ça n’en a pas le charme. Mes yeux suivent le cours de l’eau, les berges sales, pleines d’herbes sauvages, et aussi de détritus, de caddies rouillés, du papier, des cartons, en masse. Je remonte mon regard, et croise un pont, un peu plus loin, en léger arc, de la pierre brune, taillée et lissée, au milieu, un petit rond contient une date, ou un nom, je ne sais plus. Je pense à Florence, Hannibal, des lettres écrites à Clarice, et Julie, Hortense, d’autres peut-être, ça aussi, j’ai oublié. La beauté de l’instant, un endroit tant fréquenté et jamais vu, et surtout, le dépaysement, l’étrangeté. Un chien aboie, se jette sur sa clôture. Dans l’eau, se que je croyais être un sachet plastique, gonflé, accroché à un morceau de bois pour l’éternité, se met à bouger, une tête sort de la boule, un bec. C’est un héron, il se retourne, et me regarde.



Arrivé à l’heure au cinéma. Je pousse la porte, et je les vois. Une dizaine de personnes entre 18 et 22 ans dans le couloir, accompagnés par un homme plus vieux, le professeur, et je le reconnais, je l’ai sans doute vu dans un journal. Ils bloquent tout le passage, alors j’attends, certains me regardent, se demandant ce que je peux bien faire la. Je les scrute, un peu tout les genres, pas vraiment de tête qui sautent aux yeux. Deux ou trois filles, moches, je suis vraiment désolé, au premier abord. Un des types parle, vraiment naze, d’un film, je sais pas, asiatique, qui n’a pas de figurants, ou que des figurants, parce que le réalisateur n’aime pas les diriger, ou ils n’aiment pas être dirigés. Un gros, un imbécile qui ne jouit pas au cinéma. Le cinéma, est le dernier endroit où je peux encore jouir. Dans la salle, le prof parle aux élèves, à propos du film. Véritable poseur, il explique déjà le sujet profond du film (d’après lui), parle de la fin, etc. Incapable de laisser les gens le regarder. Le film se finit, ils sortent au compte goutte, je scrute encore les visages, rien ne vient. Je sors un dernier, et parle à un type, il n’a pas vu Kill Bill et va voir Le seigneur des anneaux, alors, je switche. Je marche vers l’arrêt de bus, je n’aurai pas parlé au prof de mon envie de m’inscrire, et de toute façon, je n’en ai plus envie. Je voulais juste rencontrer des gens, et pour être franc, des filles. Voilà, maintenant je suis toujours seul, qu’est-ce que je pouvais bien espérer. Personne n’est comme moi, surtout pas une fille. Suis-je trop exigent ? Je sais que je ne pourrai aimer que ma jumelle. Le problème, c’est que je ne parle pas seulement de l’amour sérieux, mais même de l’amourette, même du sexe. Je devrai me faire soigner parce qu’il n’y a pas d’espoir, je ne la trouverai pas. Je ne pourrai plus jamais faire l’amour. Vivre avec quelqu’un. Aller vers quelqu’un. Je sais que je suis trop exigeant, et que j’ai trop d’espoir.




Viridiana de Luis Bunuel

Dans la forme, cela ressemble terriblement à du Soprano. La fin, splendide, et l’importance des objets, liés, devenant objet de fascination. Autrement, il est clair que Bunuel sait faire des cadres. Pour autant, ça ne fait pas la totalité du film, et si il est plein de choses barrées, il manque l’invisible, ce qui fait qu’un film devient un film barré, surréaliste. Chez Lynch apparaît un glissement du spectateur, à l’intérieur du film, d’un système, d’un monde. Ici, rien, ce n’est qu’accumulation, assez vaine. Très sincèrement, s’il n’y avait eu la fin, j’aurai cracher dessus. C’est tout de même assez mauvais. Je ne vois pas trop où le prof veut en venir en s’associant à ce genre de projection. Je veux dire, bon, pourquoi pas Kill Bill, Elephant, Ken Park, Adaptation, CQ, ce qui vit, pour remonter vers ce qui peut revivre. Là, juste une séance comme ça, sur l’année, c’est aussi vain que le film.



Amélie Poulain à la télévision. Tomber amoureux de son visage. Le visage le moins sexuel du monde. Exactement ce qu’il me faut.






Une nuit à rêver de choses inracontables. Mais la morale était ceci : je dois mourir ou partir. Quitter l’endroit où je vis, ceux avec qui je vis, et ne rien regretter, supporter tous le reste. Ou mourir, parce que je ne suis qu’un gosse, malade de l’esprit et incurable. Voué à disparaître, ou mener une vie de merde. Mener une vie de merde.



Il me faudrait juste une fille pour me guérir. Qui voudrait me laisser un peu de temps. Je veux dire, même deux heures. A me dire qu’elle m’aime, que je suis unique et qu’elle a aimé Kill Bill. Elle pourrait disparaître après. Ou rester à jamais.



This page is powered by Blogger. Isn't yours? invisible hit counter